Ce texte est celui envoyé au MJ pour la construction du personnage d'Edelrim. il est amputé d'une partie gardée encore secrète par le guerrier.
Mémoire d'une vermine argentéeQui suis-je ? Mes cinq vermines me le demandent désormais avec plus de force.
Vous qui lisez ces lignes me connaissez probablement. Si vous pouvez tenir ce manuscrit entre vos mains, cela signifie que nous sommes amis ou que je suis mort car ces lignes représentent ce qui à le plus de valeur à mes yeux, à savoir ma mémoire.
Qui suis-je? Cette question est inextricablement liée à cette histoire, celle d'un jeune garçon qui fut élevé avec sa sœur par une mère aimante et un père protecteur au cœur d'immenses champs de blé s'étalant à perte de vue. Nous étions alors en 1365 CV. Des fermes éparses ponctuaient cette zone dépeuplée. Éloignée du monde urbain, cette famille n'en n'était pas pour autant libre. Elle appartenait à Château-Zhentil, une obscure cité -état contrôlée par tout ce que ce monde pouvait fournir de plus vil. Ses hautes tours étaient perceptibles au loin. Chaque trimestre, la cité venait prélever une dîme vitale. Un dixième des maigres ressources produites par la famille étaient alors ponctionnées. Le jeune garçon aidait son père dans les champs tandis que sa sœur soutenait sa mère dans l'entretien de la ferme.
Au second trimestre de l'an 1365, les percepteurs demandèrent une part plus élevée. Quelque chose les effrayaient. Quelque chose qui força l'une des cités les plus puissantes de ce monde à hausser son nombre d'hommes en recrutant des mercenaires qu'il fallait bien nourrir. Le père fit simplement remarquer qu'il n'en avait déjà pas assez pour faire vivre sa famille. Sa remarque fut prise comme une protestation; On ne s'oppose pas à Château-Zhentil.
Quelques jours plus tard, six hommes se pressèrent à la porte du paysan. Ils ne prirent pas la peine de frapper. Ils entrèrent et s'installèrent pour deux jours et deux nuits dans la demeure. Menés par leur chef de patrouille qui leur laissa quartier libre, ceux-ci ravagèrent la sœur du petit garçon et assassinèrent leurs parents. Ils les attachèrent à une corde et les pendirent devant la porte pour rappeler à tous les autres contestataires le sort réservé à la critique.
Le chef de patrouille était resté là, immobile, fixant le jeune garçon terrorisé; anéanti avant d'avoir pu être un homme. Au deuxième jour, la fille était morte, l'un des soldats l'avait projeté violemment contre le mur alors qu'elle voulu faire fuir son petit frère. Le chef de patrouille demanda à ses hommes de réunir tous les fermiers à une lieue à la ronde pour le lendemain midi.
Ils s'exécutèrent.
Un cercle était formé par les paysans autour du chef et du petit garçon. Il avait les doigts en sang. Le chef l'avait forcé à creuser un petit trou avec ses mains tremblantes. Il prononça une phrase, une simple phrase :
« Il existe un nom unique pour celle qui met au monde son enfant, elle devient 'mère', mais il n'en existe pas d'officiel pour celui qui fait passer l'être de la vie au trépas. Je crois que chacun d'entre nous à le sien. Un nom qui lui est propre. Celui dédié à cet enfant se nomme courroux. C'est le nom de mon épée ».
Le chef empoigna le manche de son arme et embrocha le jeune garçon qui s'effondra dans le trou sans dire un mot.
Qui je suis ? Je suis chef de patrouille dans l'armée de Château-Zhenthil et je détiens le courroux entre mes mains.
Les vermines attaquant un fort au retour de la mission
Ni bon, ni mauvais. Nous ne sommes que ce que se monde veut de nous. Pour beaucoup, mon nom n'aura été lié qu'à Château-Zhentil. Un monstre parmi tant d'autres. Une bête assoiffée de sang, née pour tuer. Mais mon histoire n'a pas débuté dans cette immonde fosse à sang.
Mon histoire prend ses racines il y a une trentaine d'année, dans une ville située plus à l'est, la cité...
A suivre.