La Bande du Dragon Rieur
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 3. Introduction au Renouveau

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MIE
Fine Lame
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MessageSujet: 3. Introduction au Renouveau   3. Introduction au Renouveau EmptySam 27 Oct - 22:50

Une nouvelle ère.

Des atours aux dorures somptueuses et des masques. Les invités dansaient au son de La Troupe, et ceux qui ne valsaient point ne pouvaient s’empêcher de marcher au rythme envoûtant du tambourin. Mahorym suivait les évolutions précises des couples d’un œoeil froid et calculateur. Tout finirait ce soir, au coeœur de cette débauche de luxes et de voluptés, il le savait.
L’elfe, nullement anxieux, prit ses repères parmi la foule bigarrée des nobles : auprès de Sa Majesté se pressaient ses Rédempteurs, comme une barrière infranchissable -qu’essayaient pourtant de franchir d’obséquieux nobliaux avides des grâces royales. Le clergé, quant à lui s’entretenait avec la Pontife elfe qui daignait honorer la cour de Sa sainte présence, accompagné par sa garde personnelle –gens de robe et gens d’épée. Un peu à l’écart, Morgär le conseiller et représentant actuel du Meneur avait l’air de s’ennuyer ferme, les orques n’'étant pas connus comme aimant les fêtes.

Les Rédempteurs étaient nerveux ce soir-là ; certains parvenaient à le dissimuler, d’autres moins. Victor, en particulier, indisposait les convives par ses fréquents grognements qui étaient jugés plus dignes d’un orque que d’un homme. Léonce le fit taire d’un revers agacé, provoquant chez Serize un bref rictus. Ces réactions plutôt naturelles ne trompaient personne : tous connaissaient au moins de vue ceux qu’on appelait souvent les Fous du Roi –bien qu’on évitât en principe de leur en faire part. Cette camarilla traquait les traîtres et révolutionnaires du royaume de manière à préserver la monarchie. Et évidemment, lorsque affront était fait à la Couronne, la Justice ne s’arrêtait ni aux veuves ni aux orphelins.
Les treize personnages étaient l'’arme la plus crainte du Roi ; immémoriaux et apparemment invincibles, nul ne pouvait prétendre les ignorer, au point qu'’ils apparaissaient dans des phrases telles que « La Rédemption voudrait que tu finisses ta soupe » en lieu et place du loup de la contine. Personne ne se souvient ne pas l’'avoir connue. L'’Ordre, comme les hommes de foi aimaient les désigner, était célèbre pour ses principes, dont le principal était qu’'ils avaient toujours raison. Cela était dans l’ordre des choses : les oiseaux volent, les poissons nagent et la Rédemption n’'a jamais tort. Contester cet état de faits était un crime de lèse-majesté.

La Troupe emplissait toujours la salle de sa mélodie harmonieuse…. Cependant, derrière les masques des musiciens se cachaient sept assassins dont l’'intérêt n’était pas aux partitions, mais bien aux Rédempteurs et surtout à l’'attitude de Mahorym : les sept, accordés, semblaient attendre quelque chose de l'’elfe. Pour ce dernier, il était temps. Il posa un bref regard complice sur le chef d’'orchestre, puis se tourna vers un majordome compassé qui errait avec son plateau décoré de six flûtes pleines d'’un vin doré. Il en prit une et s’'approcha du Trône, où Sa Majesté conversait avec le Dauphin. L'’elfe nota avec une pointe de satisfaction que le Roi semblait inquiet, voire troublé. Son auguste fils semblait insister à lui faire comprendre quelque chose, et selon les plans de Mahorym les Rédempteurs allaient bientôt porter leur attention sur La Troupe. Le bretteur eut une pensée désolée pour ces musiciens qu’il tenait pour les plus braves de la Terre et qui allaient donner leur vie contre celle du monarque. Voilà, c’était commencé. Victor l'’enragé se dirigea à grands pas vers la scène, accompagné d’Höras qui saisissait son marteau de guerre nain de la dextre tandis que l’'autre tenait déjà un horrible morgenstern glané dans une décoration du palais. Ces deux apôtres de la destruction étaient suivis de près par Orlpar et Léonce le Sagace ; ces derniers ne se pressaient que pour que la justice royale s’'arrête aux coupables et ne s'’étende pas à la foule. Deux précautions valent certes mieux qu'’une, mais le zèle de Victor et de son acolyte orque était assez à craindre pour qu'’on les entourât avec vigilance. Ensuite vinrent Charysmée, dont les mains délicates s’'ornaient d’'une fine pellicule aqueuse, puis Mourad aux côtes de fer, qui se hâtait, gêné par ses courtes jambes et son énorme harnois.

Immédiatement, les accords se firent hésitants : tout endurcis que fussent les membres de La Troupe, une moitié de Rédemption allait à eux, et ils savaient pourquoi.… Dans leur dévouement, ils ne pouvaient empêcher leurs doigts de trembler. La mort arrivait et elle arrivait bien vite. Cependant, une déception frappait les accordés : les accusations que le Dauphin avait porté contre eux devait distraire l'’intégralité de la camarilla, et pas seulement six de ses membres. Il fallait réagir, et comme prévu attirer à eux le reste de l'’anathème…. En fin de compte, La Troupe mourrait les armes à la main : un tambourin chut, laissant son propriétaire libre de concentrer une langue de feu qu’'il précipita aussitôt contre l'’orque, qui fut projeté à terre dans un bruit fracassant, tandis que la panique des invités résonnait.
Avant qu'’Höras ait le temps de s'’ébrouer, Serize avait déjà abattu le cistrier et un flûtiste, deux flèches d'une précision terrifiante ornaient les nouveaux cadavres. Malicia terminait sa dernière danse, tandis que des lueurs rougeâtres enveloppaient chaque Rédempteur. Imryn tétait la vie de l'’infortunée harpiste comme un enfant au sein maternel, sans même se déplacer, un sourire vicieux et satisfait plaqué sur ses lèvres sombres. Orlpar venait d’égorger la deuxième flûtiste avant que cette pauvre elfe ait le temps de brandir quoi que ce soit.
Le violoniste avait eu la chance de vivre assez longtemps pour enchevêtrer Léonce, qui tempêtait, bloqué dans son invisible carcan magique. Toutefois, s’'il avait eu le choix, il aurait peut-être choisi une mort plus douce que les coups affreux que Victor lui asséna : l'’humain frappait non pour tuer, mais pour faire gicler un maximum de sang. S'’aidant de ses poings et de ses dents autant que des deux énormes épées, il prenait plaisir à l'’audition des cris déchirants qu'’il tirait de sa victime : le cadavre était méconnaissable.…
Quant à l'’orque, il avait senti l’impact, et il en tenait rigueur au percussionniste. Son ombre gigantesque recouvrit entièrement le mage : un seul coup, d'’une violence inouïe, qui ébranla presque les murs du palais, mit fin à l’'existence du sortisan.

Le Roi gardait un visage composé et patient, presque apitoyé : le spectacle de ses chiens de guerre à l'oe’œuvre ne l’'exaltait plus depuis fort longtemps. Mais de son côté, le Prince Drannöc exultait : la formidable puissance mise en oeœuvre lui aurait tiré des larmes. La réputation de ces gens était vraiment justifiée, voire même sous-estimée…. Il jouissait par avance du moment où il commanderait à cette terrible assemblée. Qu'’était le sacrifice de son père face à une telle récompense ? Bien peu, d’'autant plus que ce serait cet elfe qui serait blâmé.

Mahorym n’'en attendait pas moins des défenseurs de la Couronne. Il attendit que Malicia ait commencé sa danse puis fondit sur le Roi. Il se jura que le sang de ses comparses n’'aurait pas coulé pour rien. Voilà, c’'était fait. Un geste si simple, suivi d’un bref bégaiement. Mais le sang se pressait déjà dans la bouche du Roi alors qu'’il s’'effondrait sur son sol. Les treize regards se tournèrent vers le règne qui prenait fin sous leurs yeux. Les treize visages se décomposèrent lentement tandis qu'’ils prenaient conscience des faits. Des millénaires de service défilèrent dans l'’esprit du vieux Serize. Ils furent tous meurtris au plus profond de leur âme : pour la première fois dans l’'Histoire, la Rédemption avait failli. Treize balbutiements incrédules résonnèrent dans la salle à présent vide de tout convive.
Mahorym regardait le filet de sang couler le long de sa lame, les yeux mi-clos. Il voulait prendre conscience de l'’ampleur de son acte jusqu’'au bout. Il regrettait la douleur qui frappait ces animaux privés de leur maître. Il y eut un instant de pur silence, les Dieux seuls eussent pu entendre les âmes des Rédempteurs pleurer.
Puis Mahorym sentit sur sa nuque un souffle, et une voix murmura ces mots aux accents fatidiques à son oreille :
« Vous avez vu, vous n'’avez peut-être pas encore compris mais tout est terminé à présent. Après Sa Majesté il n'’y a rien.» Une larme roulait sur sa joue et s'’écrasa sur l'’épaule de l’'elfe pétrifié comme la dague d'’Orlpar qui fut logée dans les reins du révolutionnaire. Drannöc, de son côté, souriait.

_____________________

Le coup d’'Etat avait échoué. Après les trois heures de discours funèbres, le corps du feu monarque fut incendié selon la vieille coutume. La Rédemption n'’était plus…. La flamme qui brûlait dans leur coeœur fut éteinte et cinq jours plus tard , le suicide de six d’'entre eux courait déjà les villes. Drannoc était dépassé par les évènements, son caprice partait en fumée et sa puissance lui glissait entre les doigts. Il fallait se rendre à l'’évidence, il ne possèderait jamais cette Rédemption tant attendue qui aurait pu faire de lui le tyran le plus craint non seulement de son royaume mais aussi des terres frontalières. Le traité qui liait les hommes et les orques dans une commune entente fut rompu. Les nains et les elfes se retranchèrent qui dans leurs montagnes, qui dans leur cité en brisant les lois commerciales et les alliances militaires. Quant aux elfes noirs, ils demeurèrent toujours une légende.
Le présent souverain ordonnait des exécutions à tour de bras et les orques, de leur côté, avaient comme reçu l’ordre de leur Meneur de piller et massacrer tout ce qu’'ils trouveraient.

Des treize Fous du Roi il n’'en resta que quatre. Serize et Orlpar étaient apparus une dernière fois dans la capitale puis avaient informé le peuple de leur exil sans retour. Malicia et Mourad avaient disparu après que l'’elfe noire ait assassiné son propre frère. Tous les autres s'’étaient donné la mort dans le sang et les larmes.
Le jeune Roi Drannoc remontait péniblement Sa Rédemption, composée des meilleurs éléments qu'’il ait pu dénicher dans son royaume, mais le Souverain était loin d'’être aussi compétent que ses ancêtres et son groupuscule avait déjà essuyé deux lamentables échecs. Sans cesse remaniée au gré des caprices de leur commandant, elle était faite d’'orgueilleux matons qui vantaient leurs mérites dans les auberges du pays afin de s’'octroyer gibiers et catins en quantité. Et comme si tout cela ne suffisait pas, un royaume adjacent projetait une guerre, profitant de la débandade actuelle de manière à agrandir son territoire.
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