1. Chroniques du Vieux Mondes

Mahorym écumait les bibliothèques, il voulait en être certain.

Des humains :
Le peuple des hommes est sans conteste le plus important d'Aden, du moins en termes de population.
Bien que très hétérogène, cette civilisation ne saurait nier l'autorité de son Roi, Achille, et bien entendu de sa légendaire Rédemption. C'est en effet au peuple humain d'Aden que revient l'insigne honneur d'avoir à sa tête cette étrange et immémoriale institution, la plus crainte et la plus respectée de l'histoire du Monde.
Le Monarque siège au chateau d'Aden, entouré de sa cour bigarrée ; cependant Achille est connu pour être loin de ces souverains poussifs et paresseux qui restent le cul sur le trône entre deux festins. La majorité de ses gens le considère comme un "homme de bien", ce qu'il semble être en tous points.
Il serait trop difficile d'établir une liste exhaustive des politiques qui se pratiquent : en effet, le Roi, en homme sage, sait qu'il faut diviser pour mieux régner. On trouve donc en pagaille des groupuscules anarchistes, fanatiques, des sociétés secrètes, des révolutionnaires, des écrivains subversifs et des communistes utopistes, tous pleins de conviction mais sans réelle importance.

Des elfes noirs :
Voilà des êtres bien étranges. Ceux que le mythe désigne comme les cousins maudits des elfes sont tout à fait chaotiques. On les regroupe en civilisation uniquement pour leurs traits raciaux ; au-delà de ça, ils n'ont ni chefs ni hiérarchie. Ce sont des errants, qui ne possèdent que rarement un vrai territoire.
Leurs relations avec les autres protagonistes de l'Histoire sont très variées : il existe nombre de campagnes où ils sont considérés comme des n'ayant-pas-droit, des monstres bâtards dont l'élimination purifierait le monde... mais d'un autre côté, ils se sont vite fait remarquer dans les grandes cités, et oeuvrent ça et là, autant comme assassins que comme courtisans.
Pour ce qui est de leurs relations entre eux, les elfes noirs se comportent comme un peuple déchiré et désuni : ils ne se traitent pas en égaux et encore moins en frères.

Des elfes :
On dit des elfes qu'ils sont une civilisation antique, mais les guerres du passé démentent ce fait : si un elfe est éternel, il n'a que rarement le temps de s'en rendre compte.
Aujourd'hui les elfes sont des gens protégés par l'autorité Divine de la théocratie d'Eva. Le chef de leur "gouvernement" est Sa Sainteté Celanielle, "fille d'Eva". Cependant la nature des elfes leur interdit tout fanatisme ; dès lors, sous l'administration des ecclésiastiques se presse une foule de citoyens libres d'opinion.
Tous respectent le culte d'Eva, bien sûr, mais à divers niveaux d'engagement : on trouvera chez eux les éternels rêveurs, les poètes et les anarchistes d'autrefois.
Les elfes ne sont guère nombreux, et c'est une civilisation qui fonde presque sa liberté sur une illusion : en réalité, rares seraient ceux d'entre eux qui pourraient conserver leurs beaux rêves sans la présence rassurante d'un chef responsable.
En tant que garants des traditions antiques, des contes et des légendes, leurs guerres et leurs ambitions politiques se trouvent dans leur passé : pour l'avenir, ils ne considèrent guère les autres races. Sans se considérer comme supérieurs, ils ne leur trouvent guère d'intérêt.

Des nains :
Ce peuple aux moeurs insolites se retrouve dispersé partout dans le Royaume ; mais il ne faut pas pour autant les considérer comme errants et solitaires. Au contraire, les membres de cette espèce sont sous l'autorité d'un gouvernement clanaire.
Il existe six Clans de nains : les Harkis et les Fezzans du Sud, les Aï d'Orient, les Karadzič de l'Est, les Yule du Septentrion et les Loups de l'Ouest.
Les deux premiers vouent une haine séculaire aux humains, dont les ancêtres ont expulsés les Harkis et Fezzans de leurs terres natales pour les obliger à se réfugier dans les déserts du Wasteland.
Les Aï, eux, sont plutôt marginaux : la seule carrière qui trouve grâce à leurs yeux est celle de chercheur de trésors, et ils vouent leur vie à la quête de l'Objet Rare. On connaît cependant peu de choses de ces nains, hormis leurs étonnantes possessions matérielles.
Les industrieux Karadzič se sont autrefois alliés aux aventuriers Loups dans un but purement commercial, mais cette entente a dépassé le simple traité d'affaires au fil des siècles. Virent s'y adjoindre les terribles Yule du Nord lorsqu'ils descendirent de leurs drakkars. La caste de guerriers, les mécaniciens et les experts forment maintenant une sorte de coalition, que les nains du Désert accusent de se souiller dans la servitude des humains.
Dans l'ensemble, les nains sont amicaux envers la plupart des races, qui le leur rendent bien, car ils sont la Technologie et l'Armement.
Tous les ans, une assemblée se réunit à la Ville Naine pour délibérer des affaires politiques et surtout des affaires financières. Les nains souffrent des tensions créées par les divergences d'opinion entre les clans ; cependant, ils sont tous animés d'une sorte de fraternité raciale, qui empêche les choses de dégénérer.

Des orcs :
Sans doute la race la plus unie et la plus disciplinée du Monde. Les orcs sont loin d'être les sauvages braillards et pervers que certains imaginent. Ce sont des guerriers fiers ("La tête haute mais le front bas", se moque-t-on en sourdine à la Cour d'Aden), qui croient en l'honneur plus qu'en toute autre chose.
Tous les orcs vouent une sorte de culte à leur Meneur, Palahniuk. Ils le considèrent comme l'unique donneur d'ordres, et un orc n'a son indépendance que tant que Palahniuk la lui laisse.
Toutes les trois lunes, les tribus, les sages et les chasseurs solitaires se réunissent sous l'immense visage totémique du Village, et une joute est organisée pour le Pouvoir. Chacun combat contre un adversaire, le vainqueur affronte Palahniuk lui-même - jusqu'ici, il n'a jamais perdu - et les second et troisième du Tournoi deviennent les lieutenants du Meneur.
Les orcs seraient craints de tous si ils étaient un tant soi peu ambitieux, mais Palahniuk semble les tenir d'une poigne de fer pour l'instant.
Ils sont en bons termes avec les humains, ils présentent aux elfes une indifférence méprisante. Aux nains ils reconnaissent des compétences certaines, bien qu'ils ne les apprécient guère ; et enfin ils vouent une haine féroce aux elfes noirs, tant pour leur déchéances et leur individualisme que pour leur apparente lâcheté.



(En ce qui concerne les gnomes et les halfelins, ils entrent dans la catégorie des humains et mènent un train de vie semblable à ces derniers. Ils conservent évidemment, des premiers leur habileté latante sur le domaine des illusions et des seconds leur dexterité particulière.)